• La douce file pour tuer!

    Lundi, j'étais en état de choc. Mentalement catatonique, le corps m'obéissant toujours. Hier, j'avais le motton. aujourd'hui...je filais pour tuer!

    Ma poussette d'épicerie a été ma première victime, lorsqu'elle a eu la malencontreuse idée de se décrocher du mur pour m'atterrir dessus: elle est comme partie en vol plané, pour atterrir dans un fracas retentissant au milieu de la pièce, suivie de près par une créative bordée de jurons! Elle est toujours d'un seul morceau; ma bonne étoile veille sur mon portefeuille!

    Après cet éclat, je pensais le méchant tout évacué. Hé bien non! Si ma metteure en scène avait eu conscience des images qui me passaient dans la tête à mon arrivée, ce soir, ( lesquelles impliquaient sa très très très calme chienne, ma canne et un flot considérable de sang!), elle l'aurait cadenassée dans la chambre du fond, bien à l'abri de l'hystérique au bâton métallique!

    Heureusement, lors de la période d'impro, j'incarnais un travailleur de la construction. Comme mon personnage avait à se mettre en colère à un moment donné, je l'ai utilisé pour passer mon agressivité.

    Bon! Il serait peut-être temps de vous parler de ce qui me met dans cet état: j'ai reçu une nouvelle assez frappante, lundi soir... Mon amie Étoile, ma mère adoptée, doit passer une échographie du sein droit. Lorsque cette nouvelle a atteint mon cerveau, j'ai cru que la planète faisait une petite embardée, qu'elle cessait pour un instant de tourner bien rond!

    Étant donné son âge (66 ans) et compte tenu de sa haute pression, je savais devoir m'attendre à une nouvelle déplaisante ou inquiétante, un jour ou l'autre. Mais j'avoue, maintenant que ce fameux jour est arrivé, avoir bien du mal à digérer tout ça. J'essaie de me persuader que ce n'est rien, qu'elle n'a rien de grave, un petit kyste peut-être...mon esprit ne m'écoute pas du tout! À moins que ce ne soit mon coeur...

    Je réalise qu'après mon fils, la personne qui compte le plus pour moi, c'est elle. Je me demande même si elle n'est pas à la même hauteur que Richard, sur le podium de mon coeur... Je pourrais vivre sans ces deux personnes, mais pas sans y laisser un petit morceau de moi-même...

    Je dois donc me maîtriser jusqu'à ce que j'aie la réponse à mes questions. Et je dois vous avouer que c'est drôlement difficile! Mais je suis fière de moi: ce soir, j'ai pas mal embarqué dans un personnage qui ne me ressemblait pas du tout, je n'ai pas tué le cabot(un miracle! Même qu'il a fini par me faire rire!) et n'ai pas éclaté en sanglots! Ouais, ben la fille fait des progrès!


  • Commentaires

    1
    moi
    Vendredi 29 Juin 2007 à 06:27
    pour évoluer encore...
    rien de plus simple, pour le mettre en application moi-même : a chaque évènement douloureux se dire : "c'est pas grave" une phrase à se répeter sans cesse qui monte au cerveau et nous rend plus cool "c'est pas grave" : et bien souvent quand on y réfléchit, effectivement, "c'est pas grave", car il y a "toujours pire" . mettre en application ces deux phrases fait relativiser les évènements de la vie...
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    2
    Vendredi 29 Juin 2007 à 18:36
    D'accord
    Je suis tout à fait d'accord avec Toi, qui que tu puisses être. Je mets d'ailleurs tout ça en pratique. Mais il n'est pas question pour moi de nier mon malaise et de me faire croire que je vis bien telle ou telle situation lorsque ce n'est pas le cas. Je me permets de mal filer quelques heures, voir quelques jours. Ceci me permet de reprendre mon contrôle plus rapidement par la suite que si je m'interdisais le moindre remous intérieur.... Car relativiser, c'est bien beau, mais parfois, ça ne suffit pas. Et ça, il faut l'accepter et se dire que notre malaise est correct...tant qu'il ne dure pas éternellement. Je trouve très utopique de croire que tout peut nous couler sur le dos comme sur celui d'un canard! Personnellement, je refuse d'être aussi imperméable; je veux garder mon humanité et quelques petites imperfections, tout de même!
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