• Quand je faisais partie du Jardin communautaire, il y avait là un homme dans la soixantaine ou plus, que j'aimais beaucoup: Pierre-Paul Pednault. Je viens d'apprendre son décès. Même si je n'en suis pas surprise, car il souffrait de diabète et a déjà fait un arrêt cardiaque, je n'en suis pas moins fort triste. Je le voyais peu, mais c'était toujours un plaisir; je l'appréciais vraiment beaucoup.

    C'était un homme enjoué, taquin et vivant. Entre nous s'était développée une belle complicité qui ne demandait qu'à refleurir au hasard d'une rencontre dans l'autobus. À chaque année, j'avais le plaisir d'assister à une pièce de théâtre amateur dans laquelle il jouait. Cet homme ne s'en faisait avec rien : plus il se trompait dans son texte, plus il avait de fun. J'aimais le voir rire... J'aimais son regard plein de vie. Je n'arrive pas à croire que c'est fini, que je ne le reverrai plus.

    J'aimerais bien que la vie laisse un peu tranquilles ceux que j'aime... Oui, j'aimerais vraiment!

    Tu vas me manquer pépé!


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  • Le croiriez-vous, je ne me sens jamais autant moi-même que lorsque je m'éloigne de ce que je suis, en jouant un personnage. Avoir, pour les besoins d'une pièce, une autre apparence, une autre façon de penser, de réagir, d'autres valeurs etc, me permet de me sentir plus à fond moi-même. Mais ne me demandez surtout pas de vous l'expliquer! Lol!

    Quand je joue Gisèle, dont la réalité quotidienne est si loin de la mienne (je dois surveiller pour ne pas maigrir, alors qu'elle, elle se trouve grosse!), dont le physique et l'habillement sont loin de moi (vous devriez me voir la robe genre poche de jute et la perruque!), qui se déteste (alors que j'aime vraiment ce que je suis en train de devenir: c'est à dire, barjot! lol!), je me sens plus proche de ce que je suis, que jamais. Si quelqu'un peut comprendre ça, qu'il me l'explique, parce que j'ignore totalement de quoi je parle! Et je n'ai rien bu ni fumé! Lol!

    Jouer un rôle me rend heureuse comme seuls l'écriture, le rire de mon fils et celui d'Étoile peuvent le faire. Pour moi, jouer, c'est un peu respirer. C'est une respiration qui vient de l'intérieur... Créer un personnage, c'est... me créer, moi. Est-ce qu'un amoureux pourrait m'apporter autant? J'en doute vraiment! J'amais un homme ne m'a fait me sentir aussi heureuse que lorsque j'écris, que je fais du théatre ou que je donne une conférence. Jamais... et je trouve ça dommage.


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  • Mon fils Richard est un gars de peu de mots. Dernièrement, devant mon étonnement face à l'impact qu'a eu ma conférence, il m'a dit: "Tu es une preuve sur pattes qu'on peut s'en sortir et tu ne croies pas avoir d'impact!"

    Ce ne sont que quelques mots, mais ils en disent beaucoup. Je les apprécie...


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  • C'est bel et bien un cancer du sein que mon amie Étoile, ma mère adoptée, a. Une petite tumeur cancéreuse qui ne devrait pas exiger une chirurgie trop invasive. Et si ça ne s'est pas disséminé ailleurs, elle devrait avoir de bonnes chances d'en réchapper.

    J'ai tout de même l'impression de m'être pris un coup de poing en pleine face. Je viens de prendre conscience que celle que je voulais éternelle...ne l'est pas. Même ceux qu'on aime le plus, les meilleures personnes au monde...s'en vont. C'est vrai pour elle, pour toutes mes amies et...pour mon fils. Et savoir ça, ça fesse!

    Je sais que je vais passer à travers. Mais pour l'instant, c'est dur!


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  • Un certain exercice de théatre a fait ressurgir ce qui, pour moi, restera à jamais un merveilleux souvenir d'enfance.

    Parmi les oncles qui habitaient avec nous dans la demeure de mes grands-parents, il y en avait un que j'aimais beaucoup: mon oncle Ti-Jean. Cet homme était une vraie merveille d'oncle; il était gentil et nous pouvions avoir une totale confiance en lui. Il ne nous réprimandait jamais. Et, lorsque son petit panchant pour l'alcool le conduisait au dépanneur du coin, il n'oubliait jamais les bonbons pour les "petites".

    Ma soeur Champagne et moi connaissions bien le code et nous précipitions dans la chambre de notre oncle, à sa suite, lors de son retour du dépanneur. Et le rituel commençait: il nous mettait d'abord son affreuse eau de cologne dans les cheveux, puis nous donnait à chacune un petit sac de bonbons. Toutes heureuses, nous redescendions en vitesse à la cuisine montrer notre trésor à notre mère et lui faire sentir le beau parfum que notre oncle Ti-Jean nous avait mis.

    Notre pauvre mère se tapait donc régulièrement la pestilantielle eau de cologne passée date du cher oncle. Mais elle le lui pardonnait volontiers tant elle appréciait ce beau-frère. Je dois avouer que pour un alcoolique, cet oncle était un model de gentillesse. Je pense toujours à lui avec une certaine nostalgie à laquelle ne se mêle nulle tristesse.


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